La confusion sexuelle… n’est pas ce que nous croyons !
Le 24/08/2019 Actualités du monde agricoleQuel est le principe de la confusion sexuelle dans les vignes et quels en sont les avantages ?
Le sujet est très sérieux et n’a rien à voir avec ce que pourrait faire croire le titre de cet article… ;-) La confusion sexuelle est en fait une technique de lutte biologique contre quelques ravageurs de la vigne. Il s’agit de perturber l’activité sexuelle de certains insectes pour en réduire les populations. Elle permet de réduire sensiblement le recours aux insecticides classiques.
Les chenilles « tordeuses » des espèces d’insectes cochylis et eudémis sont de redoutables ennemis du viticulteur : elles perforent les grains de raisin et infligent des blessures qui provoquent l’écoulement de leur jus. Qui plus est, cela favorise l’apparition de pourriture grise (Botrytis cinerea)… L’arsenal des phytosanitaires chimiques arrivent très bien à bout de ces indésirables. Mais quand il existe une solution alternative, les vignerons consciencieux se passent volontiers de ces produits, sans parler de la production bio qui en proscrit l’usage.
Confusion sexuelle : la méthode douce
La lutte contre les tordeuses de la grappe par confusion sexuelle : cette technique consiste à déposer dans les parcelles de vigne des diffuseurs d’hormones, plus précisément de phéromones de synthèse qui ont pour objectif d’empêcher l’accouplement. Des diffuseurs, sous forme de petits supports en plastique imprégné, sont alors disposés dans la vigne, pour émettre des phéromones similaires à celles produites par les femelles, qui désorientent les mâles. Ceux-ci ne parviennent plus à localiser les femelles et ne peuvent donc s’accoupler. Cette technique permet de réduire significativement les niveaux de populations des insectes visés, à moyen et long terme.
Une méthode en pleine expansion
La lutte insecticide par confusion sexuelle est une voie d’avenir pour la protection des vignobles contre les ravageurs de la grappe. Plusieurs pays d’Europe l’ont déjà adoptée avec succès, comme l’Allemagne ou la Suisse. En France, les surfaces ainsi protégées représentent un peu plus de 12% du vignoble. Ce qui pourrait augmenter sensiblement, avec quelques aides financières, car notons que la lutte par confusion sexuelle est plus coûteuse qu’une protection insecticide classique.
Pour en savoir plus, tout ceci est très bien expliqué dans la vidéo d’Emilie, viticultrice en bio dans le Gard : confusion sexuelle dans la vigne
Crédit photo : ©BASF