Quand l’été devient la saison de tous les dangers, vive la solidarité !

Chaque année, nous attendons l’été avec impatience. Plutôt associée aux vacances, à la détente et au farniente, la « belle saison » est porteuse de promesses pour nos agriculteurs. L’essentiel des récoltes se concentre alors entre juin et septembre, dans la moisson des céréales, la cueillette des fruits, la traite des laits d’alpage ou d’estive, et bien sûr les vendanges.

Oui mais voilà : le réchauffement climatique est passé par là, avec son cortège de changements brutaux et leurs conséquences parfois désastreuses. Pour de nombreux paysans, l’été est devenu la saison de l’angoisse, où l’on redoute chaque jour les prochains soubresauts de la météo. Car il ne s’agit plus de simples caprices du temps, mais souvent d’une suite d’événements de plus en plus fréquents : orages violents, grêle et inondations se disputent l’actualité avec les épisodes de sécheresse et le stress hydrique qui s’ensuit, dont souffrent tous les végétaux.

Dans certaines régions, cette année encore, le blé, l’orge et le colza sont arrivés à maturité en même temps, sous la pression d’un temps chaud et sec. Imaginons le casse-tête du céréalier quand il s’agit de faire en quelques jours le travail que la moissonneuse est censée faire en trois ou quatre semaines… Et que dire de ces grains qui auront subi l’échaudage, avec pour sanction une baisse de rendement et de leur qualité, comme leur précieuse teneur en protéines : c’est double peine pour le chiffre d’affaires.

Quid du tonnage et du calibre des fruits dans les vergers ? Que vaudra le millésime 2023 de nos vins, avec des vignes successivement déshydratées, grêlées, ou attaquées par le mildiou, comme dans 80% du Bordelais ? Quelles prévisions pouvons-nous faire de nos productions de fromages, alors que chute la production laitière de nos vaches, chèvres et brebis, privées d’herbe ou terrassées par la chaleur ? Sans parler de la difficulté à abreuver nos animaux d’élevage, quand l’eau des puits et des rivières vient à manquer…

Dans cette loterie météorologique, tous ne sont pas touchés, fort heureusement. Et de belles récoltes semblent se confirmer pour nombre de vos accueillants. Mais dorénavant, les étés se suivent et se ressemblent, avec leur lot de calamités pas toujours couvertes par de coûteuses assurances, loin s’en faut. La « belle saison » est devenue une bien « drôle de saison »…

La saison estivale est désormais celle de tous les dangers, pour nombre de vos accueillants du réseau France Passion qui font face, avec courage et dignité, à l’adversité et à une nature peu coopérative. Aussi sommes-nous fiers de la solidarité que vous leur témoignez lors de vos visites sur leurs exploitations ou propriétés, fiers de votre contribution à faire vivre toutes ces entreprises familiales qui vous accueillent toute l’année ou presque. En leurs noms à toutes et tous, nous vous en remercions sincèrement.

L’équipe France Passion